Syndrome rotulien

Depuis bientôt un an, des douleurs récurrentes au genou droit m'empêchent de pratiquer une activité sportive sans gêne. Dans les mauvais jours, je ressens également des douleurs en marchant, lors de montées / descentes d'escalier, voire au repos. Les douleurs sont apparues après un mauvais mouvement lors d'un foot corpo, et depuis ne me quittent plus. Les symptômes : douleurs derrière le genou, douleurs sous la rotule, une sensation de genou "rempli" de liquide, et des douleurs diffuses, la totale !

Je n'ai pourtant pas lésiné sur le parcours santé pour traiter le problème.

J'ai commencé par une visite classique chez mon médecin traitant, qui m'a conseillé d'aller voir un médecin du sport. Ce dernier m'a fait réaliser radio, IRM, et une infiltration au passage. Bilan : rien aux examens, et douleur réduite mais encore présente après l'infiltration.

Je me re-déplace d'une case sur le plateau de jeu pour aller cette fois chez le kiné. Le premier verdict tombe : ma rotule est décentrée.

Commencent donc un certain nombre de séances à base d'exercices et d'ultra-sons pour corriger le problème. J'ai l'impression d'obtenir de légers résultats, mais soupçonne un effet placebo. Je persiste malgré tout.

Nouvelle étape, le kiné me conseille d'aller voir un podologue. Je surfe sur le net, parcours différents forums, et tombe finalement sur la perle rare : un podo du sport qui a de très bon échos sur plusieurs forums, qui est lui-même runner, et qui en plus n'est pas très loin de chez moi.

Un peu de pub au passage car il le mérite, si vous cherchez un bon podo : David Leurion (http://www.monpododusport.fr/).

Lors du rendez-vous, je passe une batterie de tests très complète : course sur tapis avec caméra qui filme la foulée, étude de ma voute plantaire, étude de l'ensemble des radios et autres clichés, tests moteurs...Au final, ces examens révèlent une pronation importante, une voute plantaire assez faible, et un syndrome rotulien. A ma grande surprise, il me propose de réaliser directement lors de cette séance des semelles orthopédiques typées running. J'avais le temps, donc j'accepte avec plaisir. J'ai donc eu la chance d'assister à leur fabrication, et en apprendre un peu plus sur les procédés utilisés. Je repars avec une paire de semelles haut de gamme faite sur mesure, ultra légère et souple pour ne pas gêner dans des chaussures running.

Impatient, je les teste le soir même sur piste. Les résultats sont probants. Mes douleurs n'apparaissent qu'après une dizaine de kilomètres, contre 2 ou 3 sans.

L'étape suivante survient un peu par hasard. En parlant avec un ami qui souffre lui aussi de problème de genoux, il me conseille de porter des semelles au quotidien, pour corriger ma posture, et pas uniquement lors de mes séances de course. A ce moment là, les douleurs sont surmontables, mais la gêne malgré tout toujours présente. Je me dis que si cela a marché pour lui, pourquoi pas pour moi. Il me conseille d'aller voir son ostéo / podo, pour qu'il regarde s'il y a des déséquilibres avant de potentiellement réaliser une paire de semelles.

Je ressors très mitigé de ce rendez-vous. En à peine 15mn, une paire de semelles est commandée, à récupérer la semaine suivante. Aucun acte d’ostéo. Une semaine plus tard je me retrouve donc avec une seconde paire de semelles. Le podo me demande de les porter en permanence, même lors de mes séances de course. Pas convaincu, je lui demande si ces semelles s'adapteront dans mes chaussures de course. Il me répond que oui, aucun problème à ce niveau là.

Le soir même, je me rends à Suzanne Lenglen pour effectuer quelques tours de parc et tester tout cela. Dans le vestiaire je constate que ce n'est même pas la peine d'essayer, les semelles n'iront pas pour du running : trop petites (petit orteil qui dépasse de la semelle, rigidité bien trop importante pour courir...). Je réaliserai finalement la séance avec mes semelles running.

Perturbé par ces différentes paires de semelle, je rappelle David Leurion pour faire un bilan et lui expliquer la situation. Après un examen des semelles, il ne voit pas de contre-indication pour que les porter au quotidien. Il confirme par contre ce que je pensais, à savoir qu'elles ne sont adaptées pour la course.

A ce stade là, rien pendant un mois. Je porte mes semelles au quotidien, cours avec mes semelles running. Les douleurs sont présentes mais supportables. Je cours mon premier 10km (les 10km de Paris).

Mais petit à petit, de nouveaux symptômes apparaissent : une douleur sur le dessus du pied droit et une 2ème au mollet gauche. A ce moment là, psychologiquement cela devient dur ! La douleur au pied m'empêche complètement de courir, je boîte en marchant, je crains la fracture de fatigue.

Retour chez le médecin du sport. Nouvelle salve de radios, qui ne révèle rien (je commence à me demander si un jour des radios mettront en lumière quelque chose quand j'ai un problème...). Il me prescrit un mois d'arrêt pour voir, et me conseille d'aller voir un ostéo.

Je m'exécute. C'était ma première fois chez un ostéo, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je n’ai pas été déçu. Le rendez-vous avait un côté "magique" : identification de points de douleur juste en me regardant, révélation de nombreux problèmes de postures...Et là, le rayon de soleil que je n'attendais plus, il m'indique la cause de tous mes problèmes : mon bassin est décalé, ce qui entraîne de grosses compensations au niveau des genoux et des chevilles (plusieurs entorses légères non diagnostiquées). 

2 rendez-vous plus tard, j'ai enlevé les semelles quotidiennes (potentiellement responsables des nouveaux symptômes). J'effectue plusieurs exercices dès que possible pour assouplir les muscles autour du bassin, la colonne, pour renforcer les quadriceps...

David Leurion m'a fait un plan de reprise sur 8 semaines (3 séances de course par semaine, 5mn de plus par séances chaque semaine, commencer par 15mn).

Affaire à suivre !

Si vous êtes dans une situation proche de la mienne, quelques conseils :

• allez voir un ostéo avant le podo, pour corriger les éventuels déséquilibres avant de réaliser les semelles
• n'attendez pas de remède miracle, malheureusement Docteur House reste une série…
• vérifier avec votre mutuelle ce qui est pris en charge (j'ai eu une très mauvaise surprise pour l'ostéo).
• ayez quelques fonds de côté. Si vous avez une bonne mutuelle, normalement tout est pris en charge, mais il faut quand même avancer des sommes importantes.
• si vous le pouvez, pratiquez d'autres activités pour compenser le manque de course. Pour moi c'est la piscine.