dimanche 22 septembre 2013

Semi des chasseurs de temps : Maladie 1 - 0 Castor

Les conditions étaient optimales pour ce semi-marathon des chasseurs de temps. Tout était réuni pour faire un bon temps.
Une météo plus que clémente après une semaine de pluie intensive avec le soleil (si si, le soleil !) et une température printanière.
Un parcours roulant et une densité de coureurs pas folle pour éviter les bouchons.
D'un point de vue personnel un plan bien mené, seulement 2 séances zappées sur 10 semaines, bref l'élève modèle.

Oui mais voilà, le weekend précédent, bonne grosse douleur au crâne qui sort de nulle part. Je me dis que c'est lié au boulot : coller ses yeux sur un écran d'ordinateur en non stop, à part m'apprendre à lire la matrice, ça a tendance à bien calmer au niveau des yeux. Je m'inquiète pas plus que ça, une migraine c'est pas la fin du monde.
Le mercredi, après 4 jours de mal de crâne, là je commence à sentir l'entourloupe. Je prends un médoc à droite à gauche, effectivement la douleur se barre, mais revient en force dès que la potion magique ne fait plus effet. Et de manière insidieuse, je commence à me sentir de plus en plus crevé, la fatigue physique générale s'installe.
Voulant faire mon bonhomme, je me dis pas besoin d'aller chez le médecin, je suis un guerrier. Des bonnes nuits de sommeil, un peu de vitamines, un mars et ça repart.

Ou pas !



Ça nous amène donc à ce magnifique dimanche matin.
Préparation millimétrée comme d'habitude, le repas pris 3 heures avant la course, les affaires prêtes de la veille. J'enfile le tout et hop direction le métro pour aller à Vincennes.
J'ai senti venir le drame dès que j'ai mis le pied dehors : pas de jus, les mollets lourds comme si j'avais déjà le semi dans les pattes. La tête qui tourne un peu, et une envie de faire sortir des fluides de mon corps par des endroits et dans des sens non conventionnels. Bref c'est chaud.
J'en viens à hésiter de prendre le départ. Je baisse la tête, et vois la puce accrochée à ma chaussure.
Là je me dis que j'y vais, au pire pour rendre cette satanée puce, et quitte à être levé autant aller profiter de l'ambiance.

Arrivé à Vincennes je marche au pas pour monter les marches du métro, tandis que les autres coureurs gambadent et montent les marches 4 par 4. Ça commence bien.
Pour rejoindre la zone, ce qui aurait dû être un 5-10mn de course à allure pépère pour s'échauffer se transforme en 15mn de marche vitesse moonwalk.
J'arrive sur place avec déjà l'impression de transpirer, il est beau le fondeur !
 Là l'ambiance joue son rôle. Ca crie, ça rigole, les coureurs sur les autres distances passent, bref, ça donne envie. Allez, je m'aligne sur la ligne de départ, et on verra bien ce que ça donne !

10h15 le départ.
Je teste mon allure cible théorique de 12.7km/h. Au bout de 100m (et encore je suis généreux) je vois que ça passe pas. 12.5km/h ? Que nenni. 12km/h ? Hum ça à l'air d'aller.
Je me cale donc sur cette allure, avec (à l'innocence c'est beau !) l'objectif de boucler en 1h45.
Au bout du 5ème km, les ennuis commencent. Les mollets sont très durs, les cuisses chauffent, et je sue comme un bœuf. Ça répond encore mais la grève généralisée est proche. Vu mon état, impossible de prendre un gel sans retapisser les coureurs qui m'entourent. Je sers les dents.
7ème km, première boucle finie. Je me demande comment je vais faire les 1km4 restants, mais j'y crois encore, j'ai sûrement de la réserve quelque part. 
Au 9ème, une sensation nouvelle pour moi qui n'a encore réalisé aucun marathon : le mur. Plus de jus, ko, rien. "Les jambes" ? "Chut, on dort". "Ah ok".
Je sers les dents un peu plus fort, l'allure chute, je tombe à 11.5km/h. Les minutes passent, je fixe le dos d'une femme dont l'allure semble coller, je débranche le cerveau, et je m'accroche.
14ème km, 2ème boucle finie. Je vois mon père à la dernière minute, il est venu pour m'encourager. Je lui fais signe que j'en peux plus, mais ça me redonne un peu de peps, allez plus qu'une boucle !
Le peps dure 200m...
J'attaque les 6 km les plus longs que j'ai jamais couru. L'allure baisse, baisse, et baisse encore. Je tombe à un 11km/h, puis un 10.5-10km/h par saccade. Je suis livide.
17ème km. Plus que 4, pas moyen d'abandonner maintenant.
19ème km. Ah ba non, en fait c'est le 18ème, c'est bête, je pensais en être au 19ème. Gros coup au moral. Je me dis que 3km c'est rien, moins que mon petit footing d'échauffement d'avant séance. Certes, mais vu mon état, la partie rationnelle de mon cerveau me dit que c'est loin d'être gagné.
19ème, le vrai cette fois. Là je reprend un peu de couleur, Mo Farah n'a qu'à bien se tenir, je remonte à 11km/h.
20ème, la fin est proche. J'estime le temps en minutes, qui ne diminue pas vu que l'allure n'arrête pas de baisser.
21ème et arrivée : 1h52 et des brouettes.
Grosse déception et désillusion. 10 semaines d'entrainement pour gagner 10s sur mon précédent semi où il y avait des côtes, où il faisait chaud, et où je sortais de blessure : génial !
Et puis je relativise : le mental a tenu. Le mental a tenu. Si ça c'est pas un bon signe pour les marathons à venir :)

Les vidéos de mon père sont formelles, un cadavre ambulant a été repéré sur le parcours, plus blanc que neige...
Bref, j'ai fais le semi des chasseurs de temps :D

Me semble avoir aperçu Carole de la runnosphère, mais je suis un grand timide, pas abordée la miss donc !

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